Mort de l’acteur et comédien Niels Arestrup, décédé dimanche 1er décembre, chez lui, à Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine). Lorsqu’on l’a interrogé en 2005 au sujet du casting de Niels Arestrup pour incarner le père dérangé de Romain Duris dans De battre mon cœur s’est arrêté, le réalisateur Jacques Audiard a fourni une explication quelque peu singulière. Quatre ans plus tard, en 2009, Audiard fait de nouveau appel à l’acteur pour son long-métrage suivant. Arestrup y campe un chef corse influent dans l’univers carcéral du film Un prophète, face à Tahar Rahim, qui débute alors sa carrière. Ce récit intense de domination et de transmission dans l’univers des prisons rencontre un immense succès au box-office, attirant 1,4 million de spectateurs. Ce rôle marque un tournant majeur pour Niels Arestrup, qui, à 60 ans passés, accède à une notoriété nouvelle et inattendue.
C’est donc avec une profonde tristesse que le monde du cinéma apprend la disparition de Niels Arestrup, décédé à l’âge de 75 ans. L’acteur, reconnu pour sa présence magnétique et son talent exceptionnel, laisse derrière lui une carrière riche, marquée par des interprétations inoubliables. Hommages et souvenirs affluent pour célébrer un homme qui a marqué plusieurs générations par son jeu subtil et puissant. Retour sur la vie et l’œuvre de ce géant du septième art.
Une jeunesse entre culture et découverte
Né le 8 février 1949 à Montreuil, Niels Arestrup grandit dans une famille d’origine danoise du côté paternel. Très tôt, il se passionne pour le théâtre et la littérature, trouvant dans les arts un moyen d’exprimer sa sensibilité. Après des études en lettres, il décide de se consacrer à la scène, rejoignant des cours de théâtre où il affine son jeu, influencé par les grands maîtres du théâtre classique et contemporain.
Débuts prometteurs au théâtre de l’acteur et comédien Niels Arestrup
C’est sur les planches que Niels Arestrup fait ses premières armes. Dès les années 1970, il se distingue dans des pièces de théâtre audacieuses, mettant en avant son charisme et sa capacité à habiter pleinement ses personnages. Il collabore avec des metteurs en scène de renom et se forge rapidement une réputation d’acteur exigeant et polyvalent.
Une ascension fulgurante au cinéma
Premiers pas de Niels Arestrup devant la caméra
Niels Arestrup débute au cinéma en 1974 avec Miss O’Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel. Si ses premiers rôles restent modestes, ils révèlent déjà son intensité et son style unique. Il enchaîne avec des films comme Le Juge Fayard dit « le Shériff » (1977) d’Yves Boisset, où il impose sa présence discrète mais saisissante.
La reconnaissance dans les années 1980
C’est au début des années 1980 qu’il se fait véritablement connaître, notamment grâce à Un dimanche à la campagne (1984) de Bertrand Tavernier. Son jeu tout en nuances capte l’attention de la critique, et il s’impose comme un acteur incontournable.
Sa carrière prend un tournant décisif avec Baxter (1989) de Jérôme Boivin, où il livre une performance glaçante dans ce drame singulier raconté du point de vue d’un chien.
Le sommet de la maturité : des rôles marquants
Dans les années 2000, Niels Arestrup accède au statut de légende vivante du cinéma français grâce à des rôles marquants, souvent sombres et complexes. Il excelle dans De battre mon cœur s’est arrêté (2005) de Jacques Audiard, où il incarne un père tyrannique et désabusé. Sa performance lui vaut une reconnaissance internationale.
Mais c’est en 2009 qu’il atteint l’apogée de sa carrière avec Un prophète de Jacques Audiard, où il interprète César Luciani, un chef mafieux impitoyable. Ce rôle, salué unanimement, lui vaut son premier César du meilleur second rôle. Il récidive en 2011 avec L’Homme qui voulait vivre sa vie et en 2014 avec Diplomatie, où son duo avec André Dussollier fait sensation.
Après la mort de Niels Arestrup celui-ci nous laisse une filmographie impressionnante
Voici une sélection des films marquants de Niels Arestrup :
- 1977 : Le Juge Fayard dit « le Shériff » d’Yves Boisset : un rôle marquant dans un thriller politique.
- 1984 : Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier : une performance tout en subtilité.
- 1989 : Baxter de Jérôme Boivin : un rôle complexe dans un film unique.
- 2005 : De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard : un père manipulateur et troublant.
- 2009 : Un prophète de Jacques Audiard : son rôle emblématique de César Luciani, chef mafieux implacable.
- 2011 : L’Homme qui voulait vivre sa vie d’Éric Lartigau : une prestation intense dans un thriller psychologique.
- 2014 : Diplomatie de Volker Schlöndorff : un face-à-face mémorable avec André Dussollier.
- 2016 : Le Cancre de Paul Vecchiali : un rôle introspectif et émouvant.
Une carrière prolifique à la télévision
Niels Arestrup a également marqué le petit écran avec des rôles marquants dans des séries et téléfilms. Il apparaît notamment dans Braquo (2011), où il incarne un personnage torturé, et dans Le Bureau des légendes (2017), où sa performance magnétique captive les spectateurs.
Mort de Niels Arestrup : Un homme de théâtre
Parallèlement à sa carrière cinématographique, Niels Arestrup n’a jamais quitté les planches. Parmi ses grandes réussites au théâtre, on compte :
- 1984 : Partage de midi de Paul Claudel, une prestation saluée par la critique.
- 2005 : Trahisons d’Harold Pinter, où il explore les méandres de l’âme humaine.
- 2014 : Diplomatie, une adaptation théâtrale de son rôle au cinéma.
Son engagement pour le théâtre témoigne de sa passion pour le jeu d’acteur sous toutes ses formes.
Un homme discret mais passionné
Derrière l’acteur se cachait un homme discret, attaché à son art et à la transmission de son savoir. En plus de son travail devant la caméra et aussi sur scène, il s’investit dans l’enseignement du théâtre. Partageant avec les jeunes générations sa vision exigeante car passionnée du métier.
Mort de l’acteur et comédien Niels Arestrup qui est certes décédé mais laisse un héritage
Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages affluent. Nombreux sont ceux qui saluent son talent inégalé, sa générosité et son aura inoubliable. De nombreuses personnalité témoignèrent de leur admiration pour cet acteur qui a marqué l’histoire du cinéma français.
Niels Arestrup laisse derrière lui une filmographie impressionnante et un héritage artistique qui continuera d’inspirer les générations futures. Acteur, mentor, homme de théâtre, il restera une figure majeure de la culture française.