Lou-Adriana Bouziouane, actrice et comédienne, du théâtre à La Fièvre

Lou-Adriana-Bouziouane actrice et comédienne

Vous avez peut-être tout comme nous découvert Lou-Adriana Bouziouane étincelante dans le rôle de Kenza Chebli. En effet, dans la série « La fièvre » réalisée par Ziad Doueiri et écrite par Eric Benzekri (Série Baron Noir) elle porte une autre insolence dans le costume d’une virtuose du catéchisme indigéniste qui tient son héros : Fodé Thiam. Cheffe de file d’un mouvement intello d’ultragauche qui tente de politiser le joueur de foot et d’en faire une figure de l’antiracisme radical. Elle crève l’écran tant son interprétation crédibilise, tout ça dans une économie narrative, la volonté du réalisateur, très forte, de coller au réel. Aux côtés d’Ana Girardot et Nina Meurisse elles forment un trio qui va chambouler les mondes si masculins du foot et de la politique.

Lou-Adriana Bouziouane actrice et comédienne - Crédit photo : Eloïse Monmirel

Crédit photo : Eloïse Monmirel

Mais qui est Lou-Adriana Bouziouane ?

Lou-Adriana Bouziouane, actrice et comédienne française émérite, a tracé son chemin sur les planches avec détermination et passion. Née à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine le 29 juin 1991. Elle a grandi à Fontenay-sous-Bois dans le val de marne ( 94 ). Après une formation rigoureuse en piano, solfège, chant et danse, elle s’est lancée dans des études théâtrales aux Conservatoires municipaux parisiens. De là, elle a embrassé une carrière florissante sur scène, multipliant les collaborations avec des figures de renom du monde théâtral.

Ses débuts au théâtre

Son parcours théâtral est jalonné de performances remarquables mais c’est sa participation au programme « Premier Acte » saison 3, où elle a côtoyé des maîtres tels que Stanislas Nordey et Wajdi Mouawad qui fut déterminante. Lou-Adriana Bouziouane captivait déjà les spectateurs avec sa présence scénique saisissante.

Un talent polyvalent au cinéma et à la télévision

En parallèle de sa carrière théâtrale, Lou-Adriana Bouziouane a également brillé sur les écrans, tant dans le cinéma que dans la télévision. Ses performances dans des séries telles que « HLM Story » et « Miskina« , ainsi que dans des films comme « Love on the beach », ont témoigné de sa versatilité et de son talent d’interprétation. Mais c’est bien dans la série « La fièvre » de Ziad Doueiri

L’Art au service de la création et de l’innovation

En tant qu’artiste, Lou-Adriana Bouziouane incarne l’esprit de l’innovation et de l’exploration. Son engagement dans des projets théâtraux novateurs, sa participation à des ateliers de création et son approche multidisciplinaire témoignent de sa volonté constante de repousser les limites de son art et d’explorer de nouveaux horizons artistiques.

Interview de Lou-Adriana Bouziouane

Nous avons eu le plaisir d’interviewer Lou-Adriana Bouziouane à l’occasion de la sortie sur Canal Plus de la série « La fièvre » de Ziad Doueiri, où elle interprète magistralement le rôle de Kenza Chebli.

Lou-Adriana Bouziouane peux-tu nous en dire plus sur toi ?

Je suis née en 1991 à Issy-les-Moulineaux dans le 92 et j’ai grandi à Fontenay-sous-Bois dans le val de marne dans une famille d’artistes. Mes parents étaient comédiens.

As-tu toujours voulu être comédienne ?

Ce n’était pas évident pour eux de vivre de leur métier de comédien, aussi ce métier me paraissait complètement absurde et j’étais très timide. Il ne fallait pas du tout me parler de théâtre. Je ne sais pas tout à fait ce que je voulais faire mais je m’imaginais dans une vie à l’inverse de celle de mes parents. Je voulais bien gagner ma vie, partir en vacances à l’autre bout du monde et avoir 5 semaines de congé par an quoi.

Quel a été le déclic pour te décider à devenir actrice ?

Et puis à mes 20ans j’ai perdu ma mère, d’un cancer éclair, elle est morte en l’espace de 6mois. Et là, c’est un bouleversement, c’est vertigineux. Tout s’écroule. Comme s’il n’y avait plus de sens. Et je décide, comme ça, sur un coup de tête, de m’inscrire dans un atelier théâtre amateur, comme pour toucher du doigt ce qu’elle, ma mère, aimait, ce qui la faisait vibrer. C’était une manière de rester connecter à elle en fait. Et finalement, incarner des histoires, être dans des histoires, ça a redonné du sens au monde qui se dressait devant moi. J’ai compris qu’on n’échappe pas tout à fait à son destin. Et il aura fallu ce drame pour que je me révèle à moi-même. C’était de déclic de la pleine conscience de qui je suis.

Tu as, en quelque sort, au début renié l’héritage professionnel de tes parents pour finalement l’embrasser ? Tout d’abord « en hommage » à ta maman puis y as pris goût ?

Oui je l’ai renié puisque je voyais beaucoup de sacrifice pour beaucoup de galères et je ne comprenais pas bien l’idée haha ! Il y avait certes des hauts et des bas mais je n’ai manqué de rien puisque mes parents se sont beaucoup sacrifiés. Je trouvais ça absurde de travailler autant pour rien. Je ne conscientisais pas encore ce qu’est la passion.

Comment es-tu passé de l’ombre à la lumière ?

J’ai fait une formation qui s’appelait 1er acte et quand j’ai terminé j’ai vu une annonce d’audition pour un spectacle qui s’appelait « Désobeir » mis en scène par Julie Beres, j’ai été prise. On a créé le spectacle en 2017 et le spectacle continue encore d’être en tournée mais moi j’ai arrêté en 2022.

Et ce spectacle a tellement marché. On a tourné partout même à l’étranger. C’est grâce à ce spectacle que j’ai eu un agent ( Lizzie Sebban chez Ubba ) qui m’a alors proposé des rôles dont celui de « Kenza Chebli » dans la série « La fièvre ».

Des conseils pour les apprentis comédiens qui te liront ?

Tout d’abord comme pour de nombreux artistes j’ai moi-même à mes débuts égrené les annonces de casting sur castprod.com avant d’avoir un agent. Mon expérience me fait dire qu’il faut être au travail vraiment. Ne pas se contenter de ses zones de conforts mais prendre des risques. C’est important d’aller tester des choses dont on n’a pas l’habitude. Et puis aller au théâtre, au cinéma, se nourrir de tout ce qui nous entoure, surtout si on a la chance d’être dans une grande ville. Et être créateur. Ne pas attendre qu’on nous appelle. Trouver sa famille artistique et être moteur de projet !

En parlant d’être moteur de projet tu as réalisé la web série HLM Story

Effectivement, il s’agissait une web série c’était un vrai challenge qu’on a écrit et réalisé en 4 jours avec 3000€ de budget. Je faisais parti d’un collectif dont je ne suis plus membre dont le local appartenait à un bailleur social dans un quartier. Le bailleur a proposé au collectif de réaliser un film court ou une mini-série. Le réalisateur prévu s’est désisté et finalement on m’a proposé de réaliser cette web série que j’ai écrit et tourné. J’ai appelé la famille, les amis et tout le monde a joué le jeu. Mon père d’ailleurs joue le gardien et mon mari l’homme qui va enquêter (habillé en Sherlock Holmes).

La web série HLM Story réalisée par Lou-Adriana Bouziouane

Actualité de Lou-Adriana Bouziouane: entre scènes et plateaux

Actuellement, Lou-Adriana Bouziouane est plongée dans divers projets artistiques, alliant théâtre, cinéma et télévision. Avec son rôle dans la série « La Fièvre » de Ziad Doueiri et ses projets théâtraux en cours de tournée. Elle continue de captiver et d’inspirer les spectateurs par sa présence sur scène et à l’écran.

Lou-Adriana Bouziouane, par son talent et sa détermination, s’affirme comme l’une des figures émergentes les plus prometteuses de la scène artistique contemporaine. Sa capacité à incarner une diversité de rôles avec intensité et authenticité en fait une artiste à suivre de près, dont les performances continueront sûrement de marquer les esprits et de toucher les cœurs.

Voir Lou-Adriana Bouziouane en Spectacle ? Elle sera à l’affiche dans le spectacle « Quartier de femmes » du 18 au 20 avril à 19:00 et le 21 avril à 17:00. Réserver

Quartier de femme : sur un texte de Zazon Castro mise en scène de Mohamed Bourouissa

Qu’est-ce qui peut faire rire dans le contexte carcéral ? C’est le point de départ qu’a choisi Mohamed Bourouissa pour sa première création scénique. La prison comme hors-champ de la société est l’une des thématiques récurrentes de son travail de plasticien. La pièce nous plonge dans le quotidien d’une jeune femme qui traverse l’expérience de la prison. En se laissant transformer par les personnages touchants et tendres qu’elle va y rencontrer.

À partir d’ateliers menés dans un centre pénitentiaire, Mohamed Bourouissa met en scène avec justesse ces voix de femmes, sans misérabilisme ni jugement. En utilisant le biais de l’humour comme forme de résistance et de mise à distance des contextes difficiles, la pièce, écrite par Zazon Castro et interprétée par Lou-Adriana Bouziouane, émeut de manière universelle. Dépassant les questions de justice et de morale, il s’agit avant tout d’accompagner une femme dans son parcours de vie, dont les moments de joie et de difficultés pourraient être les nôtres. Un « seule en scène » qui déjoue les stéréotypes et dédramatise le sujet sous une forme imprévisible et drôle.

Le billet pour cet évènement donne aussi accès aux expositions du Palais. Lieu : Niveau zéro du Palais de Tokyo.

Réserver vos places

LouAdriana Bouziouane est en outre représentée par Lizzie Sebban de l’Agence Artistique UBBA.