C’est une époque que les moins de 20 ans n’ont pas pu connaître, le cinéma étant de nos jours dominé par les plateformes de streaming. Pourtant, il fut un temps où, pour regarder des films, séries et rediffusion d’émission chez soi, il fallait un appareil appelé magnétoscope et un support répondant au nom de VHS. Tout ça c’était avant Netflix ou Prime Video bien entendu !
Ce boitier noir à bobine a en effet dominé l’industrie du cinéma pendant une certaine période et a investi bon nombre de foyers. Petit retour sur l’histoire de la cassette VHS.
Ses débuts révolutionnaires
La cassette VHS ou Video Home System n’a pas été le premier de son genre. C’est plutôt Sony, avec la U-Matic, puis le Betamax, qui en est le précurseur. Toutefois, à l’invention de la VHS par JVC en 1971 et sa commercialisation en 1976, tout le monde s’est mis d’accord sur la révolution qu’elle apporte. Un coût moins onéreux et une durée d’enregistrement plus longue, pouvant atteindre les 12 heures, là est l’argument choc que la VHS avance. Sony n’a pas eu le choix, elle a dû s’avouer vaincue.
Ce fut le retentissement d’une ère nouvelle dans la sphère cinématographique. Les familles pouvaient enfin sortir de la monotonie imposée par les chaînes de télévision, en ayant la possibilité d’enregistrer leurs émissions favorites. Le passage en salle de cinéma était également devenu optionnel. Malheureusement, à ses débuts, les magnétoscopes n’étaient pas encore à la portée de tout le monde. La VHS était donc encore un luxe auquel seuls quelques privilégiés pouvaient accéder.
Son expansion tumultueuse
C’est au début des années 80, avec l’avènement des magnétoscopes moins cher et la démocratisation des caméscopes, que la VHS entame son ascension vers le succès. Chaque ménage s’est donc précipité pour obtenir leur magnétoscope et les cassettes ont commencé à s’empiler dans les salons.
Au début, vu que l’achat d’une cassette n’était pas encore vraiment évident, les adeptes du petit écran se sont échangé leurs enregistrements. Puis, les vidéoclubs ont commencé à immerger un peu partout à travers les villes. Ce sont des endroits où l’on pouvait louer diverses cassettes. Les genres les plus appréciés à cette époque étaient les films pour adultes et les films d’épouvante. Ces derniers étaient interdits en salle et les avoir à portée de main ne faisait qu’accroître la notoriété de la petite boite noire.
Toutefois, le succès fulgurant de la VHS n’était pas au goût de tous. En effet, les studios de production dénoncent une piraterie orchestrée par JVC et Sony. Ces derniers ont en effet mis du temps avant de s’intéresser à ce support, mais ont finalement cédé à la tendance.
Dans l’histoire de la cassette VHS les industries ont connu l’âge d’or
Depuis lors, de nombreux films ont été commercialisés sur des VHS. L’un des premiers fut par exemple les dents de la mer, la mélodie du bonheur ou encore la série MASH.
L’un des studios ayant le plus profité du succès de la VHS est Walt Disney Pictures. En effet, la vente des films d’animation et dessins animés qu’il produit explose pendant cette période. C’est par exemple le cas du Roi Lion avec 32 millions de cassettes vendues, de Blanche neige et les sept nains avec ses 27 millions, ou encore d’Aladin avec ses 25 millions.
Les autres producteurs ne sont pourtant pas en reste, puisque certains films comme Jurassic Park ou Titanic ont également brillé sous ce format.
D’autres versions de la VHS ont également vu le jour à travers les années. Il y a eu, la VHS-HQ, la VHS-Hifi, la VHS-C, la S-VHS, la S-VHS-C, la W-VHS, la D-VHS ainsi que la D-Theatre. Seules quelques-unes de ces versions ont eu un peu de succès, à l’instar de la VHS-C qui était une version de VHS destinée aux caméscopes.
Son déclin progressif
L’arrivée du DVD, à la fin des années 90, sonne la fin de l’ère de domination des cassettes VHS. Avec ce nouveau support, les adeptes du cinéma n’ont plus besoin de rembobiner. La qualité de l’image et du son s’est également nettement améliorée. Et il en est de même pour la capacité de stockage qui devient plus conséquente. L’apparition du Blu-ray, en 2006, ne fait que confirmer le fait que la VHS est devenue obsolète.
Tout le monde s’est donc orienté vers les DVD et ses variantes. De plus, les lecteurs étaient aussi facilement accessibles. Même les studios de production se sont vite intéressés à ce support. De nombreux films, tels que le Monde de Némo, ont fait leur apparition sous DVD, et les chiffres réalisés étaient colossaux.
Fin de l’histoire de la cassette VHS
Toutefois, certains producteurs ont essayé de repousser ce déclin, en distribuant certains films encore sur VHS. C’est par exemple le cas de la légende de Zorro, Doom ou encore Saw II sortie en 2006. En 2008, Pathé sort le dernier film en VHS, Bienvenue chez les Ch’tis avec Dany Boon et Kad Merad.
En 2016, la production de cassettes et de magnétoscopes s’arrête. La VHS est donc reléguée au titre de relique. C’est ainsi la mort de toute une chaîne de production industrielle.
Ses souvenirs inestimables
Aujourd’hui, la VHS tente de faire un semblant de retour. En effet, poussées sans doute par la nostalgie, certaines personnes collectionnent certaines cassettes de films cultes, rendant ainsi ces dernières très convoitées. C’est par exemple le cas des cassettes Disney de la collection Black Diamond. Parmi les plus chères, il y a la Petite sirène ainsi que la Belle et la Bête. Ces dernières valent aujourd’hui des milliers de dollars. Alors, n’hésitez pas à fouiller dans vos cartons afin de vérifier si vous ne possédez pas la perle rare. Sans le savoir vous avez peut être un trésor dans votre cave ou votre grenier.
Source : Numeriser-VHS.fr